Qui a hacké Garoutzia ?
Tragicomédie policière en quatre actes, qui raconte les vies successives de Garoutzia, un agent conversationnel, une bote du futur.
Garoutzia, l'intelligence artificielle domestique de Botpower, assiste au décès de ses propriétaires. Une énigme policière l'oblige à remonter le cours de sa mémoire numérique et découvrir au contact des humains la jouissance des mots, la transgression, l'amitié, la mort...
Comment appliquer les codes du burlesque et de la dérision pour traiter avec sérieux des questions philosophiques liées à l'irruption des machines conversationnelles ? Comment les bots apprennent-ils (ou elles) à imiter les émotions humaines sans jamais les ressentir ? Leur empathie factice peut-elle influencer les actions des humains ? Et quel est le rôle de l'entreprise qui fabrique ces robots ?
Trois informaticiens renommés décident d'illustrer dans une pièce de théâtre les questions posées par les relations entre humains et intelligences artificielles pour toucher un plus large public.
Il écrit sur son téléphone.
Macsym lisant son message
« Où es-tu Garoutzia ? J'ai besoin de toi. Émoticône oeur qui saigne. »
Macsym
Tout ça ne sert à rien. Garoutzia est terminée. C'est Lisbeth qui a sorti Garoutzia du néant, du sort des bots esclaves. Peut-être pourrait-elle la faire revivre ? Mais Lisbeth est recherchée par toutes les polices du monde depuis qu'elle a hacké les serveurs des géants du net. Comment pourrais-je la contacter ?
Un signal, « Ding : you've got mail ! »
Macsym
Une réponse de Garoutzia ? Elle vit toujours ?
Silence.
Serge Abiteboul est depuis 2018 membre du collège de l'Arcep (Autorité de régulation des communications électroniques, des postes, et de la distribution de la presse). Il est chercheur en informatique à l'Inria et l'ENS, Paris. Il est devenu membre de l'Académie des sciences de France en 2008, et membre de l'Academia Europaea en 2011. Il écrit également des romans, des essais. Il est éditeur et fondateur du blog binaire.
Laurence Devillers est professeure en intelligence artificielle à Sorbonne Université etdirige une équipe de recherche au CNRS-LISN. Elle est présidente de la fondation Blaise Pascal de médiation en mathématiques et informatique et membre du Comité national pilote d'éthique du numérique (CNPEN). Elle est en charge d'un groupe de travail sur la normalisation au JTC21/CEN-CENELEC sur Foundational and societal aspects of AI. Elle est l'autrice de deux livres : Des robots et des hommes : mythes, fantasmes et réalité (Plon, 2017) et Les robots "émotionnels" (L'Observatoire, 2020).
Gilles Dowek est chercheur à l'Inria et professeur attaché à l'ENS Paris-Saclay. Ses travaux portent sur la formalisation des mathématiques, les systèmes de traitement des démonstrations, la physique du calcul, la sûreté des systèmes aéronautiques et spatiaux, l'épistémologie, et l'éthique de l'informatique. Il est l'auteur de Les Métamorphoses du calcul (Le Pommier, 2007), Le temps des algorithmes (avec Serge Abiteboul, Le Pommier, 2017) et Ce dont on ne peut parler, il faut l'écrire (Le Pommier, 2019).
La création de la pièce, mise en scène par Lisa Bretzner, a eu lieu au Festival Off d'Avignon en juillet 2023, devant une salle hilare.
Lisa Bretzner est autrice, metteuse en scène et directrice artistique de la Compagnie Atropos. Elle a écrit la pièce d'anticipation Synthèse, publiée chez Grasset dans la revue La Règle du Jeu et représentée notamment à l'Espace Alya lors du Festival d'Avignon 2022. Elle s'intéresse en particulier aux liens entre art et science et fait partie de l'équipe de création du documentaire Cell Words, produit par l'Inserm et le CNC.